Notre haricot blanc trouve son origine parmi les premiers produits importés des pays d’Amérique du Sud au XVIème siècle dans les cales de Christophe COLOMB. L’histoire raconte notamment que Catherine de Médicis, future épouse d’Henri III, débarquant à Marseille en 1553, sortit de sa corbeille de mariage un sac de «Fagioli», que l’on appellera plus tard «Haricots».
Il est implanté dans la plaine de Tarbes au début du XVIIIème siècle, en même temps que le maïs, par Monseigneur de POUDENX, évêque du diocèse de Tarbes.
En cette période noire où la famine est fréquente, ces nouvelles denrées miracles trouvent sur notre Terroir de Bigorre un climat et un sol idéals.
Ce haricot sec étant une plante grimpante, il est très vite associé au maïs dont les hampes lui servent de tuteur. C’est ainsi que les 2 plantes se répandent très rapidement dans la plaine de Tarbes où l’on prend l’habitude de semer un grain de haricot au pied de deux jambes de maïs contiguës.
En 1881 la culture couvre 18 500 ha et produit 37 000 hl (environ 3 000 tonnes). La consommation quadruple et le « Haricot Maïs » connaît son apogée. Il constitue une réserve pour l’alimentation quotidienne, le commerce et l’armée (Tarbes étant une ville de garnison).
Dans les années 50, l’introduction des maïs hybrides à haut rendement sonne le glas de la culture qui assurait la prospérité de la Bigorre jusque-là. Face à l’intensification de la culture du maïs, la production de haricots, moins rentable et rendue pénible par son mode de conduite quasi exclusivement manuel, devient mineure.
Ainsi, alors qu’en 1930, on recensait près de 10 000 ha de Haricots Tarbais, les deux recensements généraux de l’Agriculture de 1970 et 1980 montrent qu’il ne reste plus que 55 ha répartis sur 650 exploitations du département des Hautes-Pyrénées.
En fait, les statistiques officielles ne peuvent donner une image exacte de l’importance de sa culture. Si le Haricot n’est plus cultivé en plein champ, il est toujours présent dans les jardins familiaux. Dans la plaine de l’Adour, presque tous les jardins possèdent 4 ou 5 sillons de ce haricot blanc. Le Haricot Tarbais demeure un élément important de l’alimentation paysanne locale dans les zones éloignées des villes et des marchés de consommation. Quant à la semence, elle se transmet de génération en génération et est conservée jalousement dans les familles.